Il a débuté il y a quatre ans, sans voir le jour jusqu’à présent. C’est toujours difficile de travailler sur un texte dont on ne peut pas dévoiler la couleur, ni même les nuances. C’est un tête-à-tête avec le temps et sa patience. Jusque dans ses moindres finitions, et jusqu’à ce que la vie et ses imprévisibilités décident du jour de sa naissance.
Le travail est ardu. Il est long et non sans résistance. Parfois, il mène la barque en vous faisant croire l’inverse. Alors, sans relâche, on le suit, pour aboutir à une intention insoupçonnée. Celle qui se révèlera sans que, jusqu’alors, vous ne la voyiez. À ce moment seulement, la finalité du projet sera acquise. On pourra donc le laisser se suffire à lui-même. Seul, aux yeux des autres. À ce moment seulement, il ne nous appartiendra plus, il sera libéré de notre emprise.
La suite ne dépendra plus des mains de son auteure. Entière, elle se livrera à ses futurs lecteurs.
Laure Merleau